Lyon, ville mystérieuse ?
Son histoire, pour la connaître, il faut se perdre dans ses traboules ( passages étranges qui conduisent d'une rue à l'autre à travers les immeubles ) et sentir l'odeur aigre qui s'en dégage. Ce haut lieu qu'est la Croix Rousse fut bien le lieu où des milliers de canuts travaillaient la soie pour le plaisir des rois. Ils vivaient dans une telle misère que le nom de Croix Rousse demeure lié à la mémoire d'un métier et de ses grandes révoltes.
Les traboules
Maisons dans lesquelles vivaient les canuts. Les plafonds très hauts abritaient les métiers à tisser et
les hautes fenêtres apportaient la lumière
Faut-il rêver encore au temps où 45 000 Lyonnais tissaient la soie sur le métier Jacquard ? la soie, tissu qui fascine par sa beauté et sa douceur. La soie a une sensation incomparable à aucune autre. la soie est douce et soyeuse, elle scintille et dans ma main, elle glisse comme un frisson.
Les tisserands, en façonnant le tissu, au vu de tous dans leurs petits ateliers, montrent aux passants la grâce ancestrale de leur art.
Début de création d'un foulard
Quand la soie se fait tableau
Entrons dans un lieu d'un autre temps où l'on semble compter encore en anciens francs. On parle un langage suranné: les enfants sont des gones, la place est lo bour, une salade de pissenlit est un baraban. C'est la France des bouchons lyonnais. La salade lyonnaise, les quenelles, le tablier de sapeur et la cervelle de canut accompagnés d'un verre de Beaujolais font le régal des touristes.
Lorsque la Saône se donne des allures de fleuve et musarde, elle ne sais pas encore qu'elle va courber l'échine devant le fougueux fleuve, le Rhône. C'est à Lyon que le Rhône connaît le début de sa gloire mais c'est sur la docile Saône que les bateaux mouches nous font admirer un oasis de verdure aux portes de la ville.
Magnifique demeure de l'île Barbe
La Saône
...Mais notre règne arrivera
Quand votre règne finira
Nous tisserons le linceul du vieux monde
Car on entend déjà la tempête qui gronde
C'est nous les canuts
Nous n'irons plus nus...
Aristide Bruant 1899